Vous rappelez-vous du jour de tournage de cette émission ?
C'était un matin au printemps 1982, aux studios de Boulogne Billancourt près de Paris.
(la diffusion a eu lieu sur Antenne 2 le 13 juin 1982)
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Combien de jours au préalable avez-vous été prévenue avant le tournage ?
Environ 2 semaines, par téléphone. Je croyais que c'était une blague... et je les ai rappelé pour m'assurer que ce n'en était pas une. J'étais euphorique !
Comment avez-vous été prise en charge pour venir à Paris ?
Les billets d'avion aller et retour m'ont été envoyés par courrier. La production avait réservé l'hôtel, près de la place de l'Etoile, dans l'avenue Friedland. Il me semble qu'on a pris un taxi à l'aéroport. Nous avons eu une réunion chez Télé Union Productions, avec Jacques Antoine, sur les Champs Elysées. On nous a donné des espèces pour nos frais de repas et taxi.
Pourquoi vous êtes-vous portée candidate pour cette émission ?
J'adore les voyages (et les livres), et j'étais fan depuis le début.
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Comment avez-vous postulé ?
J'ai trouvé l'adresse pour s'inscrire dans le courrier des lecteurs d'un magazine de programmes télé, où quelqu'un demandait comment faire pour participer. J'ai donc écrit à cette adresse.
Avez-vous passé des tests de sélection ?
Oui, j'ai reçu un gros dossier de sélection (30 à 50 pages) et je l'ai rempli en 2 semaines. C'était assez difficile, avec beaucoup de recherches documentaires. Il n'y avait pas Internet à l'époque, et j'ai passé des après-midi entiers dans la librairie Sauramps au Polygone à Montpellier.
Parmi les questions, on devait expliquer comment préparer un repas en 10 minutes : il me semble que ma réponse était une salade de pois chiches en boîte, des raviolis en boîte, un yaourt et une poire !
Autre question, la plus ardue : monter une énigme avec un trésor qui se tienne historiquement et géographiquement. J'ai inventé une énigme sur Victor Hugo (le nom n'était pas cité dans l'énigme), en exil pour raisons politiques en Angleterre, et qui envoie une lettre énigmatique (l'énigme). J'avais placé le trésor en haut d'une des tours de Notre Dame de Paris (un de ses romans), c'était une bague qu'Hugo avait laissé pour sa femme ou sa maîtresse (je ne sais plus) avant son départ en exil.
Comment avez-vous su que votre candidature était retenue ?
On m'a juste téléphoné pour me dire que j'avais été sélectionnée, que l'émission serait enregistrée tel jour et que les billets d'avion allaient me parvenir par courrier.
Avez-vous d'autres souvenirs de ce tournage ?
Je me souviens avoir croisé Jacques Villeret dans les studios de Boulogne, où il devait tourner un film ou une émission. Je n'ai pas osé lui demander un autographe. On a pris un café dans le bar minable et pas reluisant de propreté des studios, et je me suis demandée, choquée, comment des célébrités pouvaient s'attabler là...
Avez-vous conservé les textes des énigmes ou fait des photos ?
Les textes des énigmes nous ont été enlevés au fur et à mesure des étapes de l'émission... Et je n'avais même pas pris d'appareil photo, je pensais qu'il était interdit de prendre des photos dans un studio ! Par contre, je me souviens d'une anecdote concernant la boîte du jeu qui nous était offerte par Didier Lecat : Je l'ai ouverte alors que la caméra tournait encore, or elle était vide ! Mais je ne pense pas que ma surprise ait été remarquée par les téléspectateurs. Bien sûr, la production a ensuite remplacé la boîte vide par une boîte "pleine" !
Etes-vous allée plus tard à Sigiriya sur les lieux de ce tournage ?
Oui, 2 ans après j'ai visité Ceylan et je suis notamment allée à Sigiriya, que j'ai escaladé à pied jusqu'à la patte du lion où se trouvait le 3ème trésor de l'émission (une fleur de lotus). Il faisait très chaud, horriblement humide, j'étais essoufflée et j'avais soif (pas de buvette dans la jungle), comme les autres membres restants de mon groupe de touristes, la plupart ayant rebroussé chemin avant, le chemin étant éreintant et même périlleux (ponts de lianes pas très bien entretenus notamment). Personne n'a eu le courage de grimper jusqu'au sommet (à la piscine dans laquelle Philippe a plongé pour récupérer le 2ème trésor : une couronne). Il faut 2 à 3 heures pour monter à partir du bas, et heureusement Philippe avait fait le trajet dans l'autre sens !
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Saviez-vous que c'est là que Jacques Antoine aurait eu l'idée du concept de "La Chasse aux trésors" ?
Non, il n'était pas sur le plateau de « La chasse aux trésors » pour m'en parler, mais il était sur celui de « L'assassin est dans la ville », il m'a félicitée à la fin de l'émission et m'a dit que j'étais sa candidate préférée !
C'est vrai que l'on vous a revue au cours de l'été 1983 dans « L'assassin est dans la ville » ; aviez-vous pris goût pour les jeux télévisés ?
Non... un ou deux ans après, un jour de juillet, j'ai reçu un coup de téléphone de TVR, la société de production de « L'assassin est dans la ville », qui avait consulté les dossiers des meilleurs candidats de « La chasse aux trésors » (ce sont leurs mots), et qui me proposait de participer à « L'assassin est dans la ville » avec Jean Bardin. Malgré ses promesses, TVR ne m'a jamais remboursé ni les billets d'avion, ni l'hôtel. Malgré mes appels répétés, ils ne m'ont payé que la prime gagnée lors de l'émission (3500 F je crois) ce qui a donc plus ou moins couvert mes frais.
Je n'ai pas été contactée pour d'autres émissions télé. Par contre, j'ai participé à un concours de slogans publicitaires pour le Conseil Régional du Languedoc Roussillon. Les 10 vainqueurs, dont je faisais partie, ont été présentés au Président François Mitterrand à Montpellier lors de son discours sur « Le grand sud ». Cette émission a été diffusée sur FR3 tout l'après midi.
Que pensez-vous de notre idée d’un site dédié à « La Chasse aux Trésors » et Philippe de Dieuleveult ?
Je vous félicite, j'adorais l'émission et la manière dont Philippe l'animait, il donnait toujours le maximum de lui-même, comme le montre son plongeon dans l'eau saumâtre de la piscine de Sigiriya.
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J'ai été attristée par son décès, quelles qu'en soient les raisons. J'ai un peu discuté avec lui au téléphone après l'émission, je l'ai trouvé très gentil et très sympathique.
Dominique n'a plus de nouvelle d'Antoine Pierucci, qui l'accompagnait à cette émission. Elle est aujourd'hui professeur de préparation aux concours sanitaires et sociaux (infirmier, assistante sociale, éducateur spécialisé...) dans 2 écoles de l'enseignement privé. Elle enseigne les sciences sanitaires et sociales, la culture générale, la presse internationale et l'anglais : « J'adore mon travail... même si la rémunération est une honte dans l'enseignement privé ! ».
Témoignage recueilli en juin 2009