Vous rappelez-vous du jour de tournage de cette émission ? De l'heure approximative ?

Je n'ai aucun souvenir de la date exacte, mais par contre je me souviens très bien de l'endroit. C'était dans un studio qui a disparu, juste derrière les actuels locaux de Canal Satellite, à Boulogne Billancourt. Il y a toujours le bar des studios mais plus le bâtiment. Il me semble que l'on a tourné le matin vers 11 heures, c'était mon premier contact avec un plateau de télévision. Je ne savais pas que l'année d'après j'allais commencer ma carrière d'auteur-réalisateur de télévision sans que ça n'aie le moindre rapport avec "La Chasse aux trésors" ou ses producteurs !

(la diffusion a eu lieu sur Antenne 2 le 29 mai 1983)

Combien de jours au préalable avez-vous été prévenus avant le tournage ?

Nous avons été prévenus une semaine environ par courrier, et puis il y a eu quelques coups de fil pour l'intendance. J'ai un très bon souvenir des contacts avec la production.

Comment avez-vous été pris en charge pour votre venue à Paris ?

Je n'en ai aucun souvenir particulier, je crois que l'on s'est tout simplement débrouillé par nos propres moyens, mais tous les frais ont été pris en charge.

Pourquoi vous êtes-vous portés candidats pour cette émission ?

La "Chasse aux trésors", c'était passionnant, imaginatif, très performant techniquement, et surtout une manière originale de faire voyager le spectateur en compagnie d'un animateur hors pair qui n'a jamais été égalé, loin s'en faut. On ne manquait pas un épisode à cette époque et toute la France était accro ! C'était une grande émission et on y a participé pleinement en candidats qui aimaient le voyage, les énigmes et les challenges. Christine adorait les voyages et moi j'étais déjà très attiré par l'image, j'avais envie de savoir comment ça se fabriquait en coulisses. Alors on a fait acte de candidature, en croyant à notre bonne étoile… et ça a marché !

Avez-vous passé des tests de sélection ?

Oui, on a passé un test de sélection dans un bureau des Champs-Elysées devant je crois quatre personnes. C'était à mon avis plus stressant que lors de l'enregistrement en studio parce qu'on était livré à nous-mêmes. Je me souviens que l'énigme n'était vraiment pas simple du tout (il s'agissait de trouver le nom de Savonarole) et qu'en sortant j'étais furieux de ne pas avoir percé complètement le mystère. Je crois qu'ils nous ont retenus parce qu'on communiquait bien avec beaucoup de complémentarité.

Quels souvenirs particuliers avez-vous de cette émission ?

Ce qui m'a le plus impressionné, c'est d'abord la sensation de rapidité durant le tournage. On a l'impression que tout va à 200 à l'heure, et que l'on réfléchit à 2 à l'heure !

Et puis le côté scintillant du plateau où nous nous trouvions avec Didier et Elsa, qui contrastait avec le trou noir enchevêtré de câbles et de matériel technique, situé derrière les caméras, et le tout sur fond de liaison sonore avec Philippe qui faisait tout pour nous faire gagner en survolant le fleuve Casamance. C'était assez surréaliste !

Vous savez que j'ai pu échanger quelques e-mails avec le pilote de l'hélicoptère de cette émission !

Remerciez-le ! Il me semble que c'était à l'époque un militaire sénégalais, non ? Au départ, on ne trouvait pas de piste sérieuse alors on a décidé puisque l'hélico était tout en haut de la carte, d'anticiper et de descendre plein centre. Deux minutes plus tard, on avait un indice. Il s'agissait de retrouver un tirailleur architecte. On demande à Philippe de se poser et il se pose vraiment à deux cent mètres de la personne en question… J'ai toujours eu un doute sur ce coup de chance et pensé que le pilote avait dû lui aussi anticiper… La seconde énigme concernait un arbre, le fromager de la reine. Sur le plateau on avait trouvé la solution, donc on ne pouvait plus rien faire et on n'entendait plus que le son de Philippe qui était guidé par un dialogue de tams–tams vers cet arbre. C'était un suspense assez terrible à vivre sur un plateau parisien en imaginant sa course dans la brousse.

Avez-vous gardé des contacts avec des membres de la production ?

Non, aucun contact, mais on n'était pas vraiment demandeur, ce qui comptait pour nous c'était de vivre l'expérience. Je garde par contre un bon souvenir d'Elsa Manet qui était d'une gentillesse sincère et chaleureuse.

J'ai eu l'occasion de croiser brièvement Didier Lecat dans les bureaux de La Cinquième douze ans plus tard ! La Cinquième venait juste de naître, je préparais "Les Lumières du music-hall", et je me suis permis de lui rappeler notre première rencontre. C'était comme un clin d'œil de la vie pour moi. Il a eu un sourire complice, c'était déjà pas mal !

Que pensez-vous de notre idée d’un site dédié à « La Chasse aux Trésors » et Philippe de Dieuleveult ?

C'est génial de faire revivre sur votre site un grand moment de télévision par ses acteurs et ses candidats. Un grand merci à vous de préserver un état d'esprit et une créativité qui ont fait honneur au petit écran. Je pense que ce n'est pas un hasard si les candidats répondent si nombreux, d'abord parce qu'ils n'ont pas été sélectionnés par hasard, donc ils correspondent à l'esprit de l'émission, ensuite parce qu'ils ont comme nous vécu une expérience hors norme : résoudre des énigmes en parlant avec Philippe pendant une heure sans le voir, mais en l'imaginant en train de courir, de sauter, de chercher sur sa carte, d'interpeller des passants, etc…

Ce qu'il faut bien identifier c'est que les candidats n'avaient pas l'image et ne voyaient Philippe comme tout le monde, que des semaines plus tard lors de la diffusion télé.

 

Eric et Christine Le Seney sont divorcés mais sont restés en très bon terme. Eric est auteur réalisateur de documentaires pour la télévision. « Comme le disait Didier Lecat en introduction de l'émission, "dans la presse il faut savoir nager…" J'ai fait ensuite de la télévision avec Henri Sannier, créé la série "Les Lumières du music-hall" avec Jacques Pessis, réalisé des dizaines de documentaires et des films à Hong-Kong ou à New-York. Le dernier en date s'appelle "Les Secrets du Luxe" et a été diffusé sur Planète, donc Canal Satellite, c'est à deux pas du studio où s'enregistrait "La Chasse aux trésors". » Eric Le Seney regrette de n'avoir jamais rencontré Philippe de Dieuleveult : « Sa voix était d'une présence et d'un enthousiasme qui donnait envie de le connaître. Même si je connais les contraintes de production, c'est dommage qu'il n'y ait pas eu un "happening" qui permette aux candidats de le remercier. Finalement, votre site, ça sert un peu à ça ! »

 

Eric Le Seney est également le responsable de la publication de la chaîne "Nièvre TV", média d'informations locales :

 


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Témoignage recueilli en octobre 2007, actualisé en janvier 2023